Discours de Joël Hocquelet, 11 novembre 2023

Nous commémorons aujourd’hui l’Armistice du 11 novembre 1918 qui mit fin à une barbarie effroyable.

L’histoire retient que c’est le 7 novembre 1918 que le Caporal Sellier sonne le premier cessez le feu qui met fin au premier conflit mondial. De tranchée en tranchée, retentissent les clairons annonçant à tous les soldats, épuisés et meurtris par de terribles affrontements, l’arrêt des combats.

Quatre jours plus tard, le 11 novembre, à 11 heures, sonnent à la volée les cloches de toutes les églises de France. L’armistice, qui scelle la fin de la guerre, vient d’être signé dans un wagon situé dans une clairière de la forêt de Rethondes.

Cette guerre contre l’Allemagne, dont beaucoup pensaient dans l’euphorie de la mobilisation générale proclamée le 1er août 1914 qu’elle serait l’affaire de quelques semaines, souvenons-nous du cri général « Tous à Berlin! », cette guerre donc aura duré plus de 1 500 jours !

Le bilan humain est terrible, sans commune mesure avec les conflits antérieurs.

Soixante-cinq millions d’hommes mobilisés dans le monde entier, dix millions de morts dont un million quatre cent mille soldats français, vingt-trois millions de blessés, quatre millions de veuves et huit millions d’orphelins.

Les populations civiles n’ont pas été épargnées, une dizaine de millions de civils ont en effet perdu la vie, parmi lesquels on déplore plus de 500 000 de nos compatriotes.

Devant un tel désastre, des peuples se sont écriés « Plus jamais cela ! », la Société des Nations est créée et cette guerre mondiale fût appelée la « Der des der ». On sait ce qu’il en advient par la suite.

Mais si la construction de l’Europe nous a permis de vivre en paix sur notre continent jusqu’en 2022 (n’oublions pas tout de même le conflit en ex-Yougoslavie au début des années 90), la guerre reste d’actualité à plusieurs endroits du globe. On retrouve toujours les mêmes motifs principaux à ces conflits : les guerres de territoire et les guerres de religion. La guerre de territoire nous en avons une en Europe depuis bientôt 2 ans avec le conflit russo-ukrainien. La guerre de religion mais aussi de territoire, elle fait rage actuellement au Proche Orient où une organisation extrémiste palestinienne s’est donnée pour mission d’éradiquer Israël et son peuple du territoire où ils vivent au nom de leur religion. Et pour cela, de nouveau, l’humanité a vu des hommes fanatisés perpétrer des meurtres, exactions et autres abominations contre des enfants, des femmes, des hommes, parce qu’ils sont différents. Ces actes barbares, ces actes terroristes, déclenchent des représailles dont les premières victimes sont les civils. Les Hommes n’apprennent-ils donc rien du passé ?

Sachons apprendre du passé pour que le sacrifice de tous ceux dont on honore la mémoire aujourd’hui ne soit pas vain. Car demain des enjeux bien plus grands peuvent être source de conflit. En effet, notre XXIème siècle, celui que nous transmettons à nos enfants, est lourd de perspectives inquiétantes : les guerres d’accès aux ressources comme l’eau, l’énergie, les exodes causés par le réchauffement climatique, les pandémies dues à l’effondrement de la biodiversité... Car si les guerres conventionnelles ont toujours mis en avant la nécessité de combattre pour la survie de quelque chose : les frontières, la nation, la culture, la foi, … l’enjeu du combat qui arrive, c’est bien la survie de l’Humanité. Et ce combat les Hommes doivent le mener ensemble et non pas les uns contre les autres, nos sociétés n’y survivraient pas.

Sachons aussi apprendre qu’après une guerre il faut savoir construire une paix durable. Après l’armistice du 11 novembre 1918 les alliés, traumatisés devant le terrible bilan de cette guerre mondiale, imposèrent en 1919 le traité de Versailles à leurs adversaires. Ce traité portait en lui les germes de ce qui amènera à la seconde guerre mondiale. L’humiliation d’un adversaire vaincu n’amène jamais une paix durable. Puissent les belligérants du Proche Orient retenir cela du passé quand le nécessaire temps du compromis sera venu.

Oui, faisons-en sorte que le sacrifice de tous ces jeunes gens durant cette première guerre mondiale et toutes les guerres qui ont suivi ne soit pas inutile et que l’Humanité vive enfin en paix.

A nous le souvenir, à eux l’immortalité…

Vive la République !

Vive la France !

Et vive l’Europe !

Joël Hocquelet
Maire de Marmande
Vice-président Val de Garonne Agglomération