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Commémoration de la libération de Marmande - discours de M. Joël Hocquelet

 

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Commémoration du 78ème anniversaire de la Libération de Marmande - Discours de M. Joël HOCQUELET, Maire de Marmande

Monsieur le Sous-Préfet,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants des associations de déportés, de la Résistance et des anciens combattants,
Marmandaises, Marmandais,

Ce dimanche 21 août 2022, nous sommes réunis pour célébrer le 78ème anniversaire de la Libération de Marmande.
Cette commémoration est le juste devoir de mémoire à l’égard de nos aînés, qui se sont battus afin de défendre notre pays, de promouvoir nos valeurs démocratiques et humanistes.

Marmande n’a pas connu de combats de libération proprement dit, ni les horreurs que les troupes nazies ont pu perpétrer ailleurs lors de leur repli vers le nord. Les groupes de résistants ont pu reprendre Marmande ce lundi 21 août 1944 après le départ vers Bordeaux des troupes allemandes, sans tirer de coups de feu. Et même si nous avons connu des épisodes d’épuration peu glorieux, soyons satisfait de n’avoir pas à commémorer des massacres ou des assassinats.

Cette commémoration est aussi un moment opportun pour mesurer le chemin que nous avons collectivement parcouru durant ces dernières décennies vers une paix durable sur le continent européen. Bien sûr, la situation à nos frontières est très préoccupante. Les 20 années qui ont suivies la fin de la guerre en Yougoslavie, nous ont peut-être laissé penser que notre continent avait digéré la fin de la guerre froide. Et nous voilà confronté, encore, à un conflit fratricide en Ukraine.
Notre continent reste donc fragile mais je me satisfais de constater que, malgré ces épreuves, grâce à elles, l’Europe montre de la force, de la stabilité, pour être plus qu’un grand marché commun. Cet espace économique et politique que nos ainés ont créé avec l’impérieuse nécessité d’éradiquer la guerre de nos terres – par-delà les rancœurs des guerres du début du XXème siècle – cet espace n’est plus seulement un idéal pour nous qui y vivons, c’est un rêve aussi pour nos voisins qui aspirent à nous rejoindre.

Cette commémoration, c’est aussi celle d’une période tout à fait particulière dans notre histoire politique : celle où les oppositions dogmatiques se sont effacées pour faire face à la reconstruction et à la modernisation de notre pays. Comme le note David DJAIZ « c'est tout un rassemblement d'hommes et de femmes, issus de traditions différentes, partageant des idéologies différentes de la France, qui se sont mis d'accord sur une sorte de compromis tacite, celui des jours heureux, une philosophie optimiste de l'histoire, dont la mise en place d'un système d'assurance sociale collective à l'échelle de la nation ». Et c’est ce compromis qui a permis de prendre la mesure de la nécessité et d’agir rapidement. C’est ce qui a fait la grandeur de notre pays à ce moment-là.

C’est la leçon que je retiens de cette période. La force de notre nation et de nos ainés en 1944 a été de trouver un socle de valeurs communes pour, non seulement reconstruire notre économie, donner un toit, alimenter la population, mais surtout pour réinventer notre modèle social, en renouvelant le contrat républicain avec la solidarité en valeur centrale : sécurité sociale, grands services publics de réseau…
L’élan qui a rendu possible ce moment, nous devons le retrouver pour affronter les crises et les évolutions qui nous attendent : crise sociale évidemment mais aussi cette évolution majeure, jamais connue de mémoire d’homme, qu’est le réchauffement climatique et la crise environnementale, dont les 1ers effets nous ont frappés cet été : feux de forêt, sècheresse, canicule. Ils ont révélé combien nous étions fragiles, constat humble et lucide
Nous avons su antérieurement trouver la ressource pour affronter un immense chantier : en nous retrouvant, en oubliant nos animosités pour créer un élan, une envie.

C’est à notre tour de réinventer un modèle social, économique et agricole qui soit compatible avec notre environnement, tout simplement avec notre survie. Nos ainés ont su tracer un chemin, c’est cet héritage – la résilience face aux crises - que nous avons reçu d’eux et c’est leur rendre définitivement hommage que de nous atteler à cette tâche. Car pour reprendre Edgar Morin « nous ne devons pas renoncer à vivre, ni nous borner à survivre dans cette époque de crise. Nous devons essayer de cultiver nos aspirations, de goûter à la poésie de la vie ».

L’ambition est immense mais nous n’avons pas d’autres choix que d’être à la hauteur. Nous le serons.

Je vous remercie

Commémoration du 78ème anniversaire de la Libération de Marmande
Discours de M. Joël HOCQUELET, Maire de Marmande
Dimanche 21 août 2022

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